mardi 19 mars 2013

Place maintenant « au couple mythique de la bonté pure, ce don du ciel ! »


Pour commencer, un petit cours d’histoire. La traque des biens mal acquis n’est qu’une étape salutaire, pour opérer une véritable rupture dans la stricte neutralité, l’éthique et l’équité, sans parti pris, mais ne peut être en aucun cas,  un programme permanent de campagne électorale. Apparemment, il n’en démord pas telle une huître sur son rocher et continue de nous emberlificoter dans sa trajectoire totalement obliquée, pour gruger les citoyens qui l’avaient élu à défaut et par dépit. Il est toujours le Secrétaire général de son propre parti. Un conflit d’intérêts manifestes.

Rien ne sert de courir, il faut partir à point. « Jangul tari ay fenla »- nul ne peut  s’arroger le droit du savoir, s’il n’a pas acquis les  dispositions nécessaires. Cette métaphore correspond à l’image du chantre présumé de la bonne gouvernance. Une grosse supercherie. Le couple magique bien aimé, est dans nos cœurs, le sauveur de la patrie, l’inimitable cheval de Troie, le mastodonte par excellence, l’archétype marron, invincible, plus rapide que la vitesse de la lumière et du son réunie. Quel emblème ? Un pays, un régime  aux allures staliniennes à petits feux dans les esprits phagocytés. Soviétisation des esprits à plein régime ?  Tenez-vous bien ! Le mot n’est pas de trop, tant s’en faut. Plus qu’un héros, place maintenant au couple mythique : «  de la bonté pure, ce don du ciel ! ». « S’il n’existait pas, dieu l’aurait sûrement inventé pour nous ». 

«  Le dieu de Fatick » veille sur nous. Comme sa doublure sur les collines des Mamelles, il chasse l’obscurantisme et apporte sa lumière éternelle. «  Macky n’est pas l’auteur des déclarations indécentes à Paris », «  la première dame s’oppose à la nomination du frère du président de la république «  la magie du couple », « Macky n’est pas au courant de la fermeture des daraas », KARIM convoqué : « Sauvé par un décret de son père ». Contradictions et les incohérences d’un régime qui cherche une porte de sortie. « Le couple en mode jeune », « je suis président de la république, je nomme qui je veux », comme si cela ne suffisait pas, il n’est pas au courant des fichages à l’aéroport international Léopold Sédar. Interrogé sur la question, « il déclarait que c’en était fini ». « On idéalise » une forfaiture d’une magistrature tortueuse, aux histoires carambouilleuses pour lui donner un caractère symbolique. Tous les entrants mouillés jusqu’au cou, sont donc les bienvenus, s’ils «  s’apérisent », s’ils se renient médiocrement jusqu’à la lie, pour massifier un apérisme chroniquement défaillant. L’irrationnel l’emporte sur le rationnel. La qualité importe peu, mais plutôt, la quantité prime sur le reste pour combler une carence cruellement nauséabonde. Il faut exister virtuellement sur la scène médiatique. C’est ça qui compte, après tout. C’est comme l’argent gagné à n’importe quel prix, il n’a pas d’odeur.

Mes chers amis, faites des recherches sur Ho Chi Minh, fondateur du viet Minh et Staline, le dictateur  du régime soviétique, vous verrez que la rhétorique est la même. Il suffit de décrypter la rupture emphatique de la bonne gouvernance, sobre, vertueuse, transparente, efficiente, une terminologie trop longue, suspecte dans son fondement, pour se rendre compte d’un embrouillamini mystificateur, survoltant. Le vocabulaire mute tel un serpent : «  la patrie avant la parti - le rapatriement des biens  spoliés, placés à l’étranger ou le procureur spécial ». Bref, les expressions pompeuses démontrent elles-mêmes  et clairement qu’il s’agit tout simplement d’une mascarade savamment orchestrée.

 

 Reprenons du service et abordons donc ce qu’il est convenu d’appeler  l’acronyme médiatique: « BMA » [biens mal acquis] auquel il faut ajouter les lettres «  KY », pour obtenir un résultat parfait. Suivez notre regard. Et cet autre scandale, il y’a 4 ans, à l’aéroport International Sédar Senghor ?  Comment peut-on pistonner toute une famille entière, des courtisans à la pelle et venir nous tarabiscoter avec une litanie de Taratata verbeuse et creuse d’une prétendue bonne gouvernance, dans un ciel obscurci ? Les sénégalais sont-ils assez désertiques en matière grise, pour se laisser  emberlificoter dans la trajectoire du politiquement incapable, qui se soustrait face à ses responsabilités ?

Qui a été cité dans cette histoire de blanchiment d’argent à l’époque ?  Certains ont-ils donc  la mémoire courte  au point de nous prendre pour des déséquilibrés mentaux que nous ne sommes jamais ? Contrairement aux idées reçues, dans ce pays étrange, Aliou Aïdara Sylla n’est sûrement pas le premier homme politique sénégalais à être accusé de blanchiment d’argent, d’escroquerie, association de malfaiteurs ? Il y en avait bien avant, non? En réalité, c’est une habileté imparable pour éliminer politiquement et financièrement des adversaires coriaces. C’est ce que nous appelons la politique du visible et de l’invisible ou plus exactement la face cachée des accusations bidon.

Vouloir déstabiliser et  culpabiliser  karim wade,  jusqu’à  faire croire qu’il aurait des avoirs et contrôlerait les aéroports  dans les pays cités, cela révèle le caractère incroyable d’une machination excessive. Décidément, karim est un hercule exceptionnel pour amasser une telle fortune en  moins de 12 ans. C’est un non sens.

 Mais  qui pourrait vraiment croire à ces balourdises grossières, incroyables et indignes ? Et la procédure utilisée contre affaire Aliou Aïdara Sylla, présumé coupable de blanchiment d’argent, d’escroquerie, association de malfaiteurs, relève du modus operandi obsolète, avec en arrière plan, des règlements de compte. Ce n’est donc pas nouveau. La même ritournelle continue aujourd’hui ! Ceux qui y croient, sont, soit crédules, soit de mauvaise foi. C’est une simple vue de l’esprit.

Malheureusement, on fait du bruit pour  rien, pour nous servir éternellement un hors d’œuvre avarié, dans l’espoir de nous embarbouiller scandaleusement, d’ici l’extension du soleil et de la lune. Un marché de dupes. La bonne marmite se sent par son odeur, dit un adage de chez nous. « Le Yata yimbé » d’un roitelet cagoulé à demi-teinte, le symbole clinquant, revigoré, triomphaliste, régente la démocratie apparentée à la tyrannie.

En réalité, il s’agit ici d’une jointure pour se caler au calendrier électoral, pressant du politique envahissant qui dicte sa propre loi, sans que rien ne puisse l’arrêter. Il n’est guère un républicain qu’il prétend être, car les actes qu’il continue de poser prouvent éloquemment le contraire. Pour être clair, le Sénégal : un pays étrange !  De l’indépendance jusqu’à nos jours, le dernier venu est toujours le meilleur, à l’inverse, son devancier est pire. Les vraies sentinelles sont toujours laissées aux vestiaires. On l’a vu avec Cheikh Anta Diop. Les sénégalais ont-ils donc la mémoire courte ou sont-ils ensorcelés par le talisman imparable ? L’incivisme politique est la conséquence de nos déconvenues éternellement programmées.

Dans l’incapacité notoire de résoudre l’éternelle équation du courant électrique des délestages massifs à répétitions, immuables, ce talon d’Achille, surtout la question sociale, oubliée, les submersions récurrentes, surtout la question essentielle de la réduction du mandat présidentiel de 5 ans par un référendum, le pouvoir masque par son écran de fumée, promet plus qu’il n’en fait en réalité, saisit le ballon au vif, change son fusil d’épaule pour se donner bonne conscience.

L’éternelle exposition de la galerie continue donc ! L’esclandre d’une rupture estampillé : « bonne gouvernance », karim wade, auditionné pour Une heure 30, reste libre. Le pds reste toujours «  l’éternel vainqueur » dans ce bras de fer l’opposant au pouvoir. Pour la énième fois, le jour tant attendu, la montagne accouche toujours d’une souris.  Et la venue de Mohamed VI, roi du Maroc  dans tout cela ? Hasard ou coïncidence ? Etrange !

La pathologie décriée, continue de plus belle dans ce pays comme si rien n’était ! Le mal va en pis et tant pis ! Les sinécures de la république en sont sûrement pour quelque chose. Le changement tant souhaité est-il pour maintenant ou rejeté sine die ?

 

Une arme à double tranchant. Amnistier à la fois les coupables et les obliger à se mouler sous l’escarcelle de la nouvelle équipe du moment.

 

La politique de la carotte et du bâton sévit. L’entrisme pluriel nécessairement rentable à la pelle semble être la règle d’or du socle de la démocratie tropicalisée. Le nouveau venu ne manque pas de qualités, sauf des défauts, même s’ils ont existé, il faudra bien les omettre, quitte même à les éviter à tout prix, de façon complaisante pour plaire et à dessein d’être béni par « l’imam » des leurres, tant les superlatifs, les hyperboles, les anaphores chroniques de la démesure sur fond d’adrénaline, dépassent la rationalité de l’entendement. On se croirait sur une autre planète. Peu importe donc. C’est le sauve-qui peut au nom de l’impureté.

 

Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, l’éternelle transhumance, ce scandale, surréaliste, relégué au second plan, silencieusement organisé, comme pour faire avaler la pilule mortelle estampillée d’un entrisme magistralement substantiel à chaque magistrature.

L’idolâtrie et le culte de personnage contrastent parfaitement  avec la  logique médiatico-politique, inflationniste. Un comble ! Bizarrement, pour encelluler des indociles qui refusent de transhumer, le commandant en chef dirige lui-même les opérations depuis le palais. L’arrestation musclée, digne des pires méthodes staliniennes, minutieusement préparée d’Aliou Aïdara Sylla  à l’aéroport international Léopold est une remarquable illustration d’un totalitarisme gigantesque. L’image qu’il donne de lui-même  totalement erronée, ne vise qu’à aliéner les esprits. C’est ça l’objectif. La première dame- « est la Marie Antoinette locale »- dirige tout- que l’on nous présente comme une femme simple. Il n’en est rien. C’est une fausse image. Voilà la nature de celui qui nous dirige ! Sur la question de la médiation pénale, l’éternelle cacophonie, il est aussi dédouané, puisqu’il appartient aux courtisans de porter le chapeau.  Troublant, non ? C’est ça le machiavélisme. Voilà les éternelles niaiseries pour garder le pouvoir, en utilisant les services de l’état.

Dés le départ, nous émettions des réserves, puisqu’à nos yeux, les audits audibles  à géométrie variable prenaient une trajectoire obliquée, car les fondamentaux n’étaient nullement honorés dans cette affaire, qui démarrait en trombe avec un taux d’adrénaline démesuré. L’arbitraire prime sur tout, sur fond de rancunes, au nom des rapines politiques. Au nom de la chasse aux sorcières, puisqu’il s’agit de bien de cela. Cela demande de la lucidité. Et l’action du gouvernement doit être nécessairement en osmose avec  l’image qu’il veut donner aux sénégalais. Or, au fur et à mesure que les jours, les mois passent, entre le discours médiatique et la réalité sur le terrain, les Sénégalais se rendent compte qu’il y’a de plus en plus une césure décapante avec la percussion médiatique. Macky « case » sa famille immédiate, ses amis et ses courtisans au cœur de l’état. On ne peut vouloir quelque chose et son contraire avec un slogan à la renverse : «  la patrie avant le parti », cette grosse  arnaque.

Non seulement, l’attente impérieuse n’est jamais entamée, à savoir, entre autres, la demande sociale, les délestages massifs à répétitions, la cherté de la vie, semblent être aux oubliettes, face aux nominations inopportunes, décriées, qui continuent, pour lesquelles le président n’a rien d’autre à dire que de sermonner : « je suis président de la république, je nomme qui je veux ». Les promesses de campagne électorale n’engagent que ceux qui y croient, comme le disait un président.  La  politique est un sacerdoce et non une course de vitesse.  Les fautes politiques se payent toujours cash, surtout lorsqu’elles se juxtaposent maladroitement. La médiation pénale est une faute lourde.

La médiation pénale fait couler beaucoup d’encre et continuer de défrayer la chronique, de façon crescendo.  Il y’a des erreurs manifestes de casting et d’appréciation. Les langues se délient au point que le citoyen est largement édifié sur les méthodes dénigrées. Autrement dit, les mêmes causes reproduisent toujours les mêmes effets. Lorsque l’on fait des audits en âme et conscience et pour la transparence, la neutralité commande la sagesse et non point un parti pris, pour couvrir les uns et châtier les indociles. En réalité, ce gouvernement fait preuve d’un manque notoire de méthode de travail. Il n’est pas à la hauteur. Place maintenant au couple mythique: «  de la bonté pure, ce don du ciel ! »

Le combat continue !

Ahmadou Diop