Composition
des listes de Benno Bokk Yaakaar ou retour
de l’ascenseur d’un parti d’apparence clanique, revigorée ? Oui, bien sûr.
Retour sur investissements, conformément à la litanie politique bling -bling
made bokk yakaar . Ou s’agit-il tout simplement de convergences
absolues, taillées sur mesure, bien partagées à l’aune d’un même parti pris, boulimique, sur fond d’obscurité totalement
opaque ?
Qui se cache donc derrière
ce micmac aux allures
rocambolesques, titanesques ? Eh bien, il n’y a rien à chercher,
ailleurs, il s’agit bien de la main
sombre du magnat sénégalais, ubiquitaire, en l’occurrence, Harouna Dia, dont
les accointances avec le premier magistrat du pays, constituent, assurément, un
secret de polichinelle.
Harouna dia,
justement, l’argentier, cette icône inconnue jusque là, fait le buzz, sans
discontinuité, depuis des mois. Vous comprendrez pourquoi. Il débarque au bon
moment et n’y va pas sur le dos de la
cuillère, après avoir arrosé largement son mentor, monte les surenchères avec
un taux d’adrénaline, démesuré, au-delà
des limites autorisées. Un scandale. Et la machine des rapines politiques s’offre
naturellement en spectacle, puisque le pape du sopi est maîtrisé. Malgré les dénégations stériles et les
niaiseries éternelles, rien n’y fera, puisque les sénégalais, dans leur
majorité, constatent les faits amers.
La revanche
tranquille s’installe en lieu et place de la devise républicaine, et tant pis
pour les aigris. C’est la règle de l’incivisme politique, qui rime avec la démocratie triomphante des coups
de briques.
A chacun son tour chez le coiffeur, dit-on. Ce que l’on croyait révolu, revient en
surface. Peu importe que les uns soient sur le quai, c’est le sauve- qui- peut.
Nous ne laissons rien penser qui puisse admettre l’arbitraire dans nos discours
que nous martelons. Simplement, nous sommes des opposants libres de conscience pour que notre cher pays aille de l’avant, à
l’instar des grandes démocraties. Les
vertus de la bonne gouvernance ne peuvent être négociables. Que cela soit
clair !
Alors, le
milliardaire, al pulaar, a-t-il vraiment tordu le bras à Macky Sall, comme le
fait croire une certaine abondance apparemment candide ?
Et macky
emberlificoté ? Silence radio de ce dernier. Qui ne dit rien consent donc.
Mais de quoi s’agit-il vraiment ? La confection des listes pour les
législatives fait déborder le vase.
Mais l’homme par qui le scandale
arrive, est bien le très distingué
Harouna Dia, la cheville ouvrière de la
victoire du vainqueur Macky. L’argentier en question imprime sa marque
mécanique, en imposant sa propre liste de proches contre vents et marées.
Et Wal Fadjri d’ajouter : « C’est lui, Harouna Dia qui a chamboulé les listes en imposant ses
proches et ses amis », accuse un militant de l’Apr sous le couvert de
l’anonymat. « C’est ainsi que, en scrutant la liste nationale, on remarque que
parmi les quinze premiers, à part Moustapha Niasse, Awa Guèye, Moustapha Cissé
Lô, les autres sont des proches de Harouna Dia.
Il a même investi son propre frère,
Daouda Dia, à la 25e place, et un autre ami du nom de Samba Keïta établi en
France et qui se trouve à la 5e place sur la liste nationale », dénonce la
source de Wal fadjri. Ceci, poursuit-elle, « au grand dam des grands militants
et autres alliés comme Youssou Touré qui se trouve à la 43e place, Abdou Aziz
Tall du mouvement Yamale à la 45e, et de l’ancien ministre, Moussa Touré, à la
queue de la liste. Même Mouhamadou Ngom dit Farba, ami de Harouna Dia et griot
de Macky, vient à la 13e place avant Abdou Mbow le responsable des jeunes de
l’Apr. C’est à ne rien y comprendre ».
Alors, monsieur Harouna Dia aura beau
à jaspiner longuement, mais quoiqu’il puisse dire, il ne pourra pas se
dédouaner des faits incriminés, aux odeurs éminemment carambouilleuses. C’est bien un Etat APR aux preuves tangibles
dans son paradigme.
Non, c’est
plus compliqué qu’on ne le croit, car le cynisme politique oblige tout et
autorise tout. Le rapport de force prime
sur tout, quitte à perdre son âme, si on en dispose. Ici en Afrique, tout est
permis. Il faut y aller à bras raccourci. La fin justifie les moyens,
le plus fort est le meilleur, sans état d’âme. La politique est une revanche et
non un sacerdoce. Tous les coups sont permis. Peu importe les moyens pour y
parvenir. Normal, dans une république où tout est anormal ou presque. Point de
discipline, encore moins d’exemplarité;
comme ailleurs. L’incongruité, seule, à
son comble, reste la valeur qui vaille.
Curieux !
Marchandage ou querelles de chapelle de la part du milliardaire précité,
exigeant urbi et orbi 10 dix
députés, dont son propre frère de sang ?
Nous sommes bien tombés des nues lorsqu’une certaine presse l’affirme,
sans qu’elle soit démentie ni de près, ni de loin. Le moins que l’on puisse
dire, c’est que nous sommes bien obligés de croire à cette presse, qui semble
vendre la mèche, à moins que le président lui-même s’en explique. A contrario,
on est bien dans une république des wade bis dans les mêmes faits, jadis établis.
Dans ce
climat asphyxiant absolu, regrettable, il
y a sûrement tous les ingrédients d’un clash populaire, demain. Le
réveil sera brutal. Macky reste bien la
version maquillée des wade. Il n’y a aucun doute sur ce point là.
Dans ces conditions, nous nous interrogeons
légitiment sur la différence qu’il peut
y avoir entre l’apr et le pds de wade, tous les deux sont imbus du même sang, sauf que Harouna Dia
n’est pas karim wade, mais reste le « frère jumeau de Macky Sall »,
dont son propre frère constitue le trait d’union entre eux.
D’où le
cordon ombilical, familial de deux
frères de sang- Harouna Dia et son propre frère, en rescousse, tendant à donner
massivement une large majorité présidentielle au président de la république,
qui ne doit sa posture qu’à l’honneur de l’opposition républicaine de Bennoo
Siggile Sénégaal et de Tanor Dieng, sans oublier, bien entendu, le maire de la Cité
du rail en rade, républicain tout de même.
Même si la question est taboue, il y a bien
une défaillance de la démocratie dans laquelle le vainqueur des leurres se
taille la part du lion, compte de sa posture, grâce à la diligence des
sentinelles des preuves bien fournies. Force est de reconnaître que la
démocratie en prend un sacré coup. Et pour cause. Rien d’étonnant dans ce pays
à la renverse, qui a bien perdu ses propres valeurs d’antan et pour longtemps
encore, tant qu’il continue d’emprunter les mêmes schémas d’hier et
aujourd’hui, qu’on maquille. C’est ce que nous appelons le changement dans la
continuité.
Nous devons avouer que nous sommes
totalement déçus de la mainmise d’un
soi-disant philanthrope, qui n’en est
pas un tel, du moins, dans sa manière de faire. Derrière cet arrosage de
briques infinies, sans retenue, se
cachaient, en réalité, des ambitions
politiques, très soutenues, inavouées. Pour l’instant, dans l’échiquier politique, les apprentis sorciers et les plus illuminés d’entre eux, arrivent toujours à
leur fin sombre.
Le combat
continue !
Ahmadou Diop
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