L’abondance servile,
convertie en sarabande d’un conformisme ambiant en lieu et place des vrais
patriotes. Circulez, il n’y a rien à voir !
On ne s’en lasse pas. C’est le rituel. Puisque
le dernier venu est toujours le meilleur, en attendant le désenchantement général
des lendemains à la gueule de bois. La bonne marmite se sent par son odeur.
Mais maintenant, place aux proches !
En Afrique, le
président de la république et sa
famille, ses cousins, cousines, sœurs, frères de sang ou d’alliances et les
membres du même clan politique se partagent bien le gâteau, sous le prétexte
fallacieux des pirouettes de diplômes douteux ou brandis ça et là pour tromper
les consciences, méprisées, prises comme des gueux.
Plutôt d’informer
librement les citoyens, conformément
à la liberté d’expression,
inscrite à la constitution, une certaine abondance stérile, prend le contrepied
de l’esprit républicain, se transforme vulgairement et de façon systématique, en machine de
propagande, mécanique infernale, dont l’objectif premier reste, bien évidemment, la
désinformation et la manipulation, tendant à couvrir par la ruse, le nouveau
élu et sa garde rapprochée.
En Afrique, on se met
toujours à jointure du vainqueur adulé
et quel que soit l’homme. Notre bien aimé pays de la Téranga ne déroge point à
la règle. Tant s’en faut. L’effet de la contagion sévit, à l’exception d’une
certaine presse libre, qui en prend pour son grade. Point n’est besoin de
déclarer un patrimoine au rabais, dont on a du mal à expliquer les origines, si
ce n’est les contours obscurs, sûrement politiques, bien connus et aux preuves
plus que fournies à demi mots, n’est-ce pas ?
De quand date donc
cette maison achetée à crédit à Houston, sans compter l’immobilier à la pelle, y
compris le ranch à Saly [Mbour], contigu à celui de l’ex maître des lieux, qui n’a rien à envier à
ceux qui se trouvent dans l’hémisphère nord ?
Comment peut-on
accumuler une telle fortune, en moins de cinq ans, avec un salaire d’un
ministre, fut-il celui d’un premier ministre ou président de l’Assemblée
Nationale d’un pays classé parmi les plus pauvres du monde Etrange pays !
Dans ces conditions, l’Afrique ne partira
jamais, mais reculera à coup sûr à cause de pratiques habiles, qui n’ont rien
d’aucune orthodoxie tangible. Enrichissement éclair, anormal ou illégal ?
Exemplarité douteuse ! Ou indiscipline caractérisée d’histoires
carambouilleuses de haut niveau ?
De l’indépendance à nos
jours, tous les gouvernements qui se sont succédé, ont tous voté des lois sur
l’enrichissement illicite, mais elles sont toutes passées comme une lettre à la
poste. On peut décréter de telles lois à l’infini, mais lorsqu’il s’agit de les
appliquer à la lettre, c’est plus difficile, qu’on ne le croit. Il n’y pas de
séparation des pouvoirs comme il en existe dans les grandes démocraties. Une
chimère que d’accorder un quelconque crédit. Ça interroge les esprits féconds.
L’honnêteté et la probité d’une partie de l’échiquier politique ne sont en
réalité que de vains mots. Pour être
candidat au poste président de la république, cela implique davantage toute une
logistique et beaucoup de moyens
financiers colossaux, en dépensant sans compter. Parce que l’argent
reste le nerf de la guerre. Mais comment faut-il procéder pour en disposer à
gogo ? Voilà le secret des dieux ! L’honorable candidat à la présidence de
la république, ALC en sait quelque chose. Pour la plupart des concurrents, on
note une pratique assez tranchée avec leur milieu social d’antan.
Peut-on raisonnablement
parler de liberté et de l’indépendance
des juges, à l’heure actuelle ? Les juges sont-ils nommés par un
directoire collégial de magistrats totalement indépendants du pouvoir
politique. ?
Non, certainement pas, du moins à
l’heure actuelle. Donc pas de changement maintenant, si ce n’est la continuité.
Ceux qui y croient dur comme fer sont, soit, naïfs, soit, aveugles.
Dans l’hypothèse
impensable où il y en aurait, cela créerait certainement des cataclysmes
indescriptibles, pires que les tremblements de terre réunis qu’on n’ait jamais
vus jusqu’ici, à tel point qu’on ne s’y risquerait pas. Il n’y aurait donc pas
de chasse aux sorcières, ni de soucis majeurs de part et d’autre et pour cause, sauf des peccadilles ça et là pour donner les
apparences d’une justice libre et libérée. Une mascarade en quelque sorte pour
ainsi dire.
Alors, l’état de grâce risque d’être plus
court que prévu et ressemblera aux allures d’une carapace pour se couvrir. En ce moment là, ceux qui occupent pour l’instant le haut du pavé, doivent prendre garde à
leurs dépens. Nous avions vécu aux premières
heures de wade de l’alternance de mars
2000. La suite est connue. « Léguétou kessé naxuti beuy »-on ne peut tromper la vigilance de la chèvre avec une
calebasse vide, n’est-ce pas ? C’est
à ne rien comprendre à la litanie
ubuesque et au nombre pléthorique de
ministres conseillers, dont le dernier entrant n’est rien d’autre que le pr Arona Coumba ndoffène Diouf, en
attendant la longue liste infinie à l’affût, motivée essentiellement par le
partage du gâteau, pour la plupart d’entre eux, aux
pulsions boulimiques de l’argent facile, même s’il est difficile de
l’admettre. Curieux tout de même.
Par devoir moral,
l’opposition républicaine a tout fait
pour élire Macky Sall contre le promoteur de la dévolution monarchique du
pouvoir par le sang. La suite est connue. Pour autant, cette même opposition
debout et fière de l’être, ne peut être la caisse de résonnance d’un parti
présidentiel, qui s’autorise tout, au point de donner une respectabilité à un argentier sorti des ténèbres, aux relents
politiquement gourmands, dans son paradigme surréaliste.
S’il a été élu, c’est qu’on croit à lui, dixit
Niasse, l’honorable homme de la Coalition Bennoo Siggile Sénégaal, le candidat
de l’unité et du rassemblement, hélas, victime de la pensée mécanique.
Le maquillage made in
wadisme continue, malgré les promesses douteuses polluant l’atmosphère sans
discontinuité. Et la complicité médiatique, disponible et toujours au garde-à- vous, pour celui qui gagne, distribue ses largesses
au nom de la grâce, à sa propre guise, sans que l’on puisse l’arrêter vraiment. L’art du culte
de personnalité cache bien la forêt.
En attendant, les effets d’annonce se
multiplient à tout vent et priment sur tout, tandis que le nombre de ministres
conseillers extensible prend de plus en plus des proportions obscurément
démesurées, aux allures fortement
inquiétantes. Bref,
tous les ingrédients de rafistolages à
l’aune de montages légers, le tout dans un charivari insupportable de
l’esbroufe pour limiter la casse.
Comme d’habitude, rien ne change, on se moule sous les habits
du nouvel homme fort pour avoir sa place
au soleil, quand bien même le messie, estampillé des intérêts exclusifs,
extérieurs, bien saillants, colmate les brèches par un enfumage de
cosmétiques, étrangement obtenus par l’entregent
de mds engloutis, sensés booster un
pouvoir d’achat en berne, en contrepartie, sûrement d’un retour effréné de
lobbies défenestrés, après dix ans de gabegie incontrôlée d’un pouvoir
démentiel. Car il faudrait bien que la main qui donne, en reçoive trois fois
plus, nécessairement.
Pouvait-il en être
autrement ? Nous ne le croyons pas, quand on connaît les conditions
singulières dans lesquelles les élections présidentielles de 2012 se sont
déroulées dans un climat détestable. Car malgré les discordes savamment
entretenues sur fond de politique politicienne, tendant à étayer une rupture apparente entre le maître et son élève, qui ne convainc
d’ailleurs personne, sauf peut être pour les esprits colonisés, il n’en demeure pas moins vrai que la frontière reste bien ténue entre les
protagonistes. Entre le premier et le deuxième, l’adage nous conduit à penser
que tel père est tel fils, jusqu’à
preuve du contraire.
Comme nous le disons
toujours, en politique, tous les coups sont permis; peu importe qu’ils soient
légaux ou illégaux, la fin justifie les moyens pour y parvenir. C’est pourquoi,
nous autres citoyens libres d’esprit, il est tout à fait légitime que nous nous
interrogions sur les relations névrotiques, qui ont tourné au vinaigre au soir
du 25 mars 2012 et en faveur d’un artiste, élu dans des conditions
exceptionnelles. Macky gouverne, les ennuis commencent donc maintenant !
Malaise dans l’apr ou combines hautement politiciennes au plus sommet de l’Etat ?
Sommes-nous, alors, au cœur d’une République des copains et du clientélisme
politique sur mesure ?
Le combat
continue !
Ahmadou Diop
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